L’enseigne de négoce Point.P a inauguré, le 23 mai 2019, sa nouvelle agence du port de Javel (Paris, 15e arr.) qui vise à mieux s’intégrer sur le site afin notamment de partager l’espace avec le public.

Sur le Port de Javel, un cheminement piéton longe les rails du RER C et le site de Lafarge pour atteindre la nouvelle agence Point.P. Sous l’impulsion d’Haropa-Ports de Paris et de sa charte d’amélioration des ports, le site a entamé sa mue qui s’achèvera dans deux ans. L’objectif est d’améliorer l’intégration des activités professionnelles et la cohabitation avec les promeneurs.

La façade en bois et les aménagements optimisent l’insertion et le partage des espaces de l’agence Point.P du port de Javel. © JGP

Ainsi, les 2 120 m2 des nouveaux bâtiments de Point.P se fondent dans le paysage avec leur façade en bois. Les professionnels y défilent du lundi en vendredi pour s’approvisionner en matériaux de chantier mais, après 17 h et le week-end, l’activité s’efface pour permettre des usages apaisés symbolisés par les transats installés à proximité. « Les portes se referment et le lieu redevient public », a remarqué, lors de l’inauguration, l’architecte Elisabeth Beit qui a travaillé sur la « neutralité commerciale » hors périodes d’ouverture.

Impact visuel limité

« Nous avons fait un effort sur la compacité qui nous a demandé d’innover sur le stockage », a affirmé Matthieu Jourdan, directeur général de Point.P Ile-de-France. Plutôt qu’un grand bâtiment, c’est une série d’implantations qui a été réalisée – pour un montant « supérieur à un million d’euros » –, limitant l’impact visuel et facilitant les circulations. Un libre-service de 3 600 références sur deux étages (300 m2) est installé à côté d’un entrepôt destiné au chargement des véhicules des clients, séparé lui-même des 1 300 m2 du stock. Une transformation dans le même esprit est en préparation pour le site de Point du jour.

Le responsable de l’agence à côté de l’architecte Elisabeth Beit, de Matthieu Jourdan, de Jacques Pestre et de Nicolas Mouyon. © JGP

« Nous devons absolument disposer de points relais exemplaires », a observé Jacques Pestre, directeur général de Point.P dont l’objectif est de multiplier par deux le nombre de ses dépôts en Ile-de-France (35 actuellement). Après avoir réduit de 25 000 tonnes ses émissions de CO2 depuis 2012, l’entreprise vise une nouvelle baisse de 60 000 tonnes d’ici à 2024, notamment par le recours à 100 % de camions au bioGNV. A fin 2019, la filiale de Saint-Gobain estime que 46 % de ses camions rouleront au GNV et que près de la moitié de ses chariots seront électriques à l’intérieur de la Francilienne.

Déplacement de Lafarge

S’agissant de l’impact environnemental, le site du port de Javel présente l’avantage de pouvoir être livré par la Seine. Cette année, 92 000 tonnes de marchandises pourraient être acheminées par ce biais. Deux péniches approvisionnent l’agence en produits pondéreux comme les parpaings. Pour évacuer les déchets apportés par les artisans, Point.P fait appel aux services de Cemex, sur l’autre rive, qui mobilise des barges pour ce type de service.

« Ce type d’installation va devenir essentiel pour pérenniser le trafic fluvial[insec]», estime Nicolas Mouyon, directeur de l’agence Paris Seine d’Haropa. © JGP

Ports de Paris investit 4 millions d’euros sur la port de Javel pour les aménagements d’accompagnement des transformations opérées par les Point.P et Lafarge. Des cheminements piétonniers, des voiries et des espaces verts sont ainsi réalisés pour favoriser la mixité des usages en offrant aux riverains des espaces plus accessibles et aérés.