Hervé Morin, président de Ports de Normandie et président de la région Normandie, a lancé officiellement le 29 août 2023 le chantier de construction du futur terminal multimodal du port de Cherbourg.
Après une phase de concertation publique, qui s’est tenue en avril 2020, et avoir procédé à la déviation du boulevard maritime afin de libérer 2 ha, Ports de Normandie va débuter la construction du terminal multimodal du port de Cherbourg (Manche). Le chantier est confié à un groupement solidaire composé de Offroy (Groupe NGE), NGE GC (Groupe NGE) et DNA consult. « Cet ambitieux projet va permettre d’élargir l’hinterland du port de Cherbourg et ainsi poursuivre son développement », estime Hervé Morin.

Hervé Morin entouré des différents élus et acteurs du projet de terminal multimodal du port de Cherbourg. © A. Soubigou/Le Cotentin
Le calendrier prévoit les travaux de génie civil de la fosse du terminal et de voie ferrée d’octobre 2023 à avril 2024, puis la pose des équipements en avril en vue d’une livraison en juillet. « L’ouverture de la ligne aurait lieu dans la continuité. Après la période de montée en charge, ce sont environ 20 000 remorques qui pourront être acheminées chaque année depuis/vers le port de Cherbourg », détaille Ports de Normandie.
Un trajet aller-retour par jour
Retenu en 2020 à l’issue d’un appel à manifestation d’intérêt, Brittany ferries doit y proposer un service ferroviaire entre Cherbourg et Bayonne. Ce projet implique pour l’opérateur de créer un terminal ferroviaire à Mouguerre (agglomération de Bayonne), un itinéraire ferroviaire de 950 km entre les deux sites et de mettre en place un trajet aller-retour par jour, avec une capacité d’emport de 42 remorques. SNCF réseau de son côté a mis au gabarit certains tunnels du trajet, finalisé les études pour la remise à niveau de voie ferrée entre la gare et le port. Il reste à poser l’aiguille pour raccorder le terminal et à adapter des installations de sécurité, notamment des passages à niveau.
A travers ce service, Brittany ferries veut notamment renforcer sa productivité, sa position sur les distances longues entre l’Espagne et les Iles britanniques, diversifier son offre vers le ferroviaire et « faire progresser la performance environnementale du transport ». La compagnie fait aujourd’hui trois escales supplémentaires par semaine à Cherbourg avec ses nouveaux navires, les Galicia, Salamanca et Santona afin de développer son activité fret. « Le projet d’autoroute ferroviaire de Cherbourg et son terminal multimodal sont complémentaires de ce renforcement de l’offre de l’armement roscovite », indique l’entreprise.
17 millions d’euros
Le projet représente un investissement de près d’un peu plus de 17 millions d’euros pour Ports de Normandie (13 millions) et Cherbourg port (4 millions), financés notamment par l’Europe (1,4 million), la région Normandie (1,7 million), le département de la Manche (850 000), l’Agglomération du Cotentin (285 000) et une part d’autofinancement de l’institution régionale (8,7 millions). Cet investissement s’inscrit dans un plus vaste projet de ferroutage porté par Brittany ferries et Ports de Normandie qui, à terme, reliera le sud-ouest de la France à la Grande Bretagne et l’Irlande, par Cherbourg-en-Cotentin.
Le service proposé par Brittany ferries s’appuie sur la technologie Lohr qui rend compatible le gabarit des remorques avec les tunnels ferroviaires, autorise le chargement de remorques non préhensibles, met en œuvre « un système logistique performant qui simplifie, accélère et sécurise les manœuvres de chargement » et rend possible les connexions avec d’autres terminaux français et européen.