Du 22 mars au 22 septembre prochains, le festival Normandie impressionniste fêtera les 150 ans du mouvement artistique avec une cinquième édition qui se veut pluridisciplinaire, internationale, contemporaine, à l’échelle du territoire normand.
Hockney, Zao Wou-Ki, Robert Wilson à côté de Whistler, Pissarro, Boudin. Le voile a été levé, sous les dorures du musée d’Orsay, à Paris, le 28 novembre 2023, sur la cinquième édition du festival Normandie impressionniste : une cinquantaine d’expositions et 150 événements fêteront les 150 ans du mouvement artistique, sur les cinq départements. « Un festival se déployant ainsi à l’échelle d’une région entière est unique en France », a souligné son directeur Philippe Platel.
Le programme concocté par Philippe Platel et Philippe Piguet, commissaire général, annonce des temps forts ponctuant les six mois du festival. Ainsi, le 22 mars, David Hockney fera l’ouverture au musée des Beaux-Arts de Rouen avec Normandism qui signe son retour à la peinture : paysages et portraits de l’artiste britannique installé depuis peu dans le Calvados seront exposés en regard des collections impressionnistes du musée. Autre temps fort, la projection sur la façade de la cathédrale Notre-Dame de Rouen de la création audiovisuelle du plasticien américain Robert Wilson, à partir du 24 mai, avec la lecture par Isabelle Huppert de poèmes de l’américaine Maya Angelou, sur la musique de Philippe Glass. A Cherbourg-en-Cotentin, le 23 juin, ce sera la régate, un motif cher aux peintres, de Daniel Buren : les voiles recouvertes de ses célèbres rayures seront ensuite exposées dans l’ordre d’arrivée des bateaux.
« Esprit de recherche et d’invention »
« 50 % des événements sont contemporains, 50 % historiques », ont insisté les organisateurs. Et Philippe Piguet a rappelé cet « esprit de recherche et d’invention » des jeunes artistes se réclamant de Monet qui avaient exposé, le 15 avril 1874, dans l’atelier du photographe Nadar. Cet esprit d’invention se veut le fil conducteur du festival. Ainsi, au MuMa du Havre, avec « Photographier en Normandie, un dialogue pionnier entre les arts 1840 à 1890 », l’exposition montrera comment « la Normandie est un terrain d’expérimentations scientifiques et d’innovation pour les plus grands photographes », selon Sylvie Aubenas, directrice du département de la photographie à la BNF et co-commissaire.
Les Franciscaines de Deauville accueilleront le peintre chinois Zao Wou-Ki, l’abbaye de Jumièges donne carte blanche à Laurent Grasso et le peintre irlandais naturalisé américain Sean Scully investira l’église Saint-Nicolas de Caen avec d’immenses toiles abstraites et des sculptures. A Caen, le musée des Beaux-Arts expose Monique Frydman mais porte aussi un regard sociétal sur le spectacle de la marchandise, avec Dufy, Bonnard, Pissarro, Manet… La mer à Giverny, Venise à Lisieux, le Japonisme à Deauville. Cette édition foisonne de propositions, avec des concerts, des opéras, une immersion sensorielle sur la glace d’une patinoire. L’édition 2020 avait accueilli 1,3 million de visiteurs.