La filière Logistique Seine Normandie (LSN) pose un nouveau jalon dans l’édification du schéma de cohérence logistique régional en produisant une fiche dédiée aux besoins fonciers sur laquelle pourront s’appuyer les territoires à l’aune du ZAN.
Le 3e comité de pilotage de la démarche « Schéma de cohérence logistique régional » qui s’est tenu le 28 mars 2024 a marqué la clôture d’une phase de travaux entamée dès 2022 avec la publication par LSN d’un « Etat des lieux et des enjeux du développement des activités logistiques d’entreposage en Normandie ». Porté dans le cadre du CPIER par l’Etat et la région Normandie, le schéma de cohérence logistique a aujourd’hui vocation à devenir un cadre de référence du développement de la logistique en Normandie, en lien avec les orientations du Sraddet (schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires) normand avalisées par les élus du conseil régional.
« Le schéma de cohérence logistique a été conçu comme un cadre de référence à l’attention des territoires afin de faciliter l’intégration des enjeux logistiques au sein de leurs documents d’urbanisme », résume Pierrick Marand, chef de projet au sein du pôle observation & territoires de LSN. Une intégration envisagée à l’aune du zéro artificialisation nette (ZAN) qui rebat les cartes pour les territoires. « Notre travail consiste à leur proposer une méthode d’identification des besoins à l’échelle de territoires de référence (Axe Seine, région Normandie ainsi que neuf territoires de référence) avec des estimations chiffrées sur lesquelles ils pourront s’appuyer pour appliquer le ZAN à leur échelle ».
La réindustrialisation appelle de nouveaux besoins logistiques
LSN vient ainsi de publier une fiche dédiée à la territorialisation des besoins fonciers ; territorialisation d’autant plus nécessaire que « les enjeux logistiques ne sont pas les mêmes en fonction des territoires, rappelle Pierrick Marand. L’axe Seine, par exemple, concentre à lui seul l’ensemble des enjeux et les élus concernés sont déjà sensibilisés, ce qui est moins le cas dans le département de la Manche où pourtant les besoins sont forts ». Le chef de projet insiste : « la réindustrialisation des territoires passera par de nouvelles implantations qui auront nécessairement besoin de capacités logistiques, comme c’est le cas avec le projet Eastman à Port-Jérôme qui devra à la fois gérer les acheminements de matières premières et la distribution de plastiques recyclés ».
L’enjeu pour LSN reste donc la promotion de la multimodalité : « d’une manière générale, on privilégie l’idée de la concentration des activités logistiques dans des pôles multimodaux existants, comme c’est le cas le long de l’axe Seine ». Une démarche de concertation avec les territoires doit s’engager avant la fin de l’année à l’appui des publications de LSN.
La dernière fiche publiée par LSN vise à donner des indications de volumes fonciers à réserver pour des usages logistiques à horizon 2040. Des volumes contraints en lien avec les exigences de sobriété foncière qu’impose la réglementation sur le ZAN. LSN a ainsi choisi de privilégier le périmètre des interSCoT qui constituent « un ensemble cohérent ». A partir d’une moyenne annuelle de consommation foncière établie pour la période 2015-2023, le document détermine les besoins à venir : soit 4 600 m² développés pour 1 ha utilisé entre 2024 et 2030, puis 7 800 m² développés pour 1 ha utilisé entre 2031 et 2040.