Haropa port et VNF s’engagent pour développer le mode fluvial

La transition écologique et énergétique que beaucoup appellent de leurs vœux suffira-t-elle à redonner ses lettres de noblesse au transport fluvial ? C’est en tout cas le pari que font VNF (Voies navigables de France) et Haropa port en signant une convention qui vient « sceller une dynamique partenariale entre les deux établissements ».

A l’issue d’une matinée d’échanges organisée par les deux partenaires mercredi 10 novembre 2021 et destinée à « changer le regard sur le transport fluvial et combattre les idées reçues », Thierry Gimbaud, directeur général de VNF, et son homologue d’Haropa port Stéphane Raison ont signé un document qui balaye un certain nombre de sujets sur lesquels ils entendent renforcer leur collaboration : développement du mode fluvial pour le fret et le transport de passagers, transition énergétique de l’activité fluviale, innovation, performance du réseau, partage des données et surtout promotion commune en faveur du fluvial.

« Ne pas laisser retomber le soufflet »

Si la coopération entre le gestionnaire du réseau fluvial français et le grand port fluvio-maritime de l’axe Seine semble aller de soi, la graver dans le marbre « traduit une dynamique que l’on observe en général sur le fluvial et pas uniquement sur l’axe Seine », justifie Thierry Guimbaud. « Dès ma prise de fonction il y a tout juste un an, explique pour sa part le directeur général d’Haropa Stéphane Raison, nous nous sommes demandés ce que nous pouvions faire ensemble ». L’amorce d’une feuille de route était sur la table avec en tête la volonté de « ne pas laisser retomber le soufflet ».

De g. à dr. : Dominique Ritz, Stéphane Raison, Thierry Gimbaud et Antoine Berbain lors de la signature de la convention le 10 novembre. © DR

Au rang des priorités, Stéphane Raison pointe l’harmonisation des THC (terminal handling charges), ou comment faire en sorte que les bateliers ne supportent pas des coûts de manutentions supplémentaires qui grèvent leur compétitivité en matière de transport de conteneurs. Vient ensuite la question du foncier disponible où s’entrechoquent deux logiques : celle de la non-artificialisation des sols et celle de la réindustrialisation de la Vallée de la Seine. En guise de réponse, Haropa port veut ouvrir le chantier des zones de compensation à l’échelle de ce territorie et non plus seulement le limiter aux périmètres des zones portuaires où pourraient se développer des projets industriels.

Le coup de projecteur de Paris 2024

Mais dans l’immédiat, le sujet central s’appelle Paris 2024, rappelle Stéphane Raison. La perspective de l’organisation des Jeux olympiques et paralympique a déjà un impact fort sur les trafics fluviaux de matériaux de construction. L’événement en lui-même, veut croire le patron d’Haropa port, pourrait donner un véritable coup de projecteur sur le transport fluvial sur la Seine « avec dix ans de publicité assurée ! »

Autre sujet central, la transition énergétique avec laquelle le fluvial tient probablement là son meilleur atout. Haropa et VNF veulent donc s’engager auprès de leurs partenaires privés sur la question des propulsions où l’électricité et l’hydrogène commencent à se faire une place. Un atout industriel qui devrait peser dans les années à venir avec la mise en place des zones à faibles émissions (ZFE) dans les grandes agglomérations et notamment le Grand Paris.

A plus long terme, Thierry Gimbaud n’oublie pas la perspective de la mise en service du canal Seine-Nord Europe. « Il faudra à ce moment là montrer que l’axe Seine peut proposer un haut niveau de services ».

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