Du mobilier en fin de vie quitte Paris par le fleuve

L’éco-organisme Valdelia – qui regroupe les acteurs de l’ameublement professionnel a organisé – en octobre 2020 avec Cemex et Green switch meridian une expérimentation sur l’acheminement par caisses mobiles de mobiliers en fin de vie vers le centre de valorisation de Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Un test grandeur nature qui ouvre des perspectives pour les trois partenaires.

Utiliser la voie fluviale pour collecter des déchets dans Paris et les acheminer vers le centre de valorisation du port de Gennevilliers, voilà l’essence du projet porté par l’éco-organisme Valdelia associé pour l’occasion à Cemex et au spécialiste du fret fluvial Green switch meridian (GSM). Valdelia ambitionnait à l’origine de mettre en place un dispositif de collecte et de traitement des mobiliers de bureau en fin de vie : « notre objectif était de permettre aux acteurs de la filière de se développer dans un esprit d’économie circulaire », explique Arnaud Humbert-Droz, le président exécutif. Ajoutez à cela les difficultés de circulation vers Paris depuis la périphérie, et le recours à la voie fluviale est vite devenu une évidence.

GSM a mis au point une caisse mobile demi-format de 20 m³ qui divise le poids de levage par deux. © GSM

Arnaud Humbert-Droz résume ainsi l’équation : « Comment entrer le matin dans Paris avec des biens de consommation et ressortir le soir avec des produits en fin de vie ? » Les travaux engagés quelques années plus tôt avec Ports de Paris et la start-up GSM, émanation du cluster Logistique urbaine IDF, ont au final débouché sur une expérimentation qui s’est déroulé du 28 septembre au 2 octobre derniers entre le port de Tolbiac et celui de Gennevilliers.

Réduire les ruptures de charge pour réduire les coûts de livraison

« Sur le multimodal, explique le dirigeant de GSM Marc Bazenet, la question des ruptures de charges concentre tous les surcoûts et peut représenter de l’ordre de 50 à 60 % du coût de la livraison finale. » Pour s’affranchir de cet écueil, GSM a mis au point une caisse mobile demi-format de 20 m³ qui divise le poids de levage par deux et qui permet donc l’utilisation d’un outillage moins important et donc moins coûteux.

Et c’est là que Cemex entre en scène. Avec les moyens de levage dont il dispose sur le port de Tolbiac, le groupe de BTP réalise une opération qui offre le double avantage de s’inscrire pleinement dans sa stratégie d’économie circulaire tout en offrant une diversification utile de ses installations portuaires par le biais de la mutualisation.

La mutualisation : la clé de la compétitivité

Après ce premier coup d’essai, l’enjeu consiste désormais à voir « rapidement des flux se concrétiser auprès des chargeurs donneurs d’ordres », confirme à ce propos Benjamin Lecendrier, directeur solutions matériaux, urbanisme et JV France nord. Et pour convaincre les chargeurs, la question du coût est centrale : « pour atteindre l’iso-coût par rapport au routier, il faut mutualiser avec du fret retour, explique Marc Bazenet. Nous sommes là sur une filière de déchets propres et non pondéreux, ce qui permet d’imaginer de capter d’autres familles de déchets. »

GSM vient d’ailleurs de proposer à la mairie de Paris un audit des flux au départ des déchetteries parisiennes.

Sur le même sujet

Top