Saut-de-mouton de Saint-Lazare : les élus normands pour une accélération du calendrier

Les collectivités normandes ont exprimé conjointement, le 2 novembre 2020, leur engagement pour la réalisation du « saut de mouton » en avant gare de Paris Saint-Lazare. Une infrastructure de croisement des voies qui permettrait d’améliorer la fiabilité des lignes normandes et franciliennes qu’elles sont prêtes à financer, avec ou sans l’Ile-de-France.

Après un courrier au Premier ministre Jean Castex le 4 septembre, les élus normands – Région, Départements et intercommunalités – se sont à nouveau mobilisés le 2 novembre pour affirmer leur volonté de voir aboutir la réalisation du « saut de mouton ». Réunis en visio-conférence avec des responsables de SNCF réseau, ils ont souligné l’importance de ce projet pour l’amélioration du trafic ferroviaire entre les deux régions.

L'amélioration de l'intermodalité nécessiterait d'intervenir à la fois sur les aspects organisationnels, tarifaires et l’information voyageurs.

La réalisation du « saut de mouton » en avant gare de Saint-Lazare doit permettre de limiter les retards entre Paris et la Normandie. © JGP

Une étude indépendante vient en effet de démontrer que l’allongement des quais de la gare Saint-Lazare, solution défendue par la région Ile-de-France, est moins pertinent. Un dispositif de croisement des voies entre lignes normandes et franciliennes au niveau de la gare de Clichy-Levallois – le « saut de mouton » – permettrait « un gain de robustesse important pour les trains concernés », a fait valoir Jean-Baptiste Gastinne, vice-président de la région Normandie chargé des transports.

Originalité de la démarche, elle est portée par des collectivités normandes alors que l’infrastructure à construire se situe sur le territoire francilien. Le conseil régional d’Ile-de-France ne souhaite pas participer à sa réalisation, dont le coût est pour l’instant évalué à 170 millions d’euros. « Nous sommes prêts à financer en totalité le saut de mouton, a souligné Hervé Morin au nom des collectivités normandes, mais je ne me résigne pas à ce que l’Ile-de-France participe aux travaux. » L’Etat sera aussi sollicité à hauteur de 50 % dans le cadre du nouveau contrat de plan Etat-Région en cours de préparation.

Meilleure régularité

Le « saut de mouton » vise concrètement à déplacer plus en amont des croisements réalisés aujourd’hui entre le site de maintenance des TER et la gare Saint-Lazare. Ces croisements sont une source « de complexité dans la gestion du trafic », a indiqué Hélène Vasseur, directrice territoriale de SNCF réseau Normandie. Les études déjà réalisées à ce sujet démontre que 1,4 point de régularité pourrait ainsi être gagné sur les trains normands et franciliens. Une hausse du nombre de trains desservant Paris-Saint Lazare pourrait, de ce fait, être envisagé.

Plan du saut de mouton. © SNCF réseau

Mais les travaux permettant de faire passer un couple de lignes Transilien au-dessus du tracé venant de Mantes via Poissy sont complexes. SNCF réseau propose de s’y atteler après la réalisation du prolongement du RER E jusqu’à Mantes-la-Jolie (Eole), soit à partir de 2024-2025 (les JOP de Paris 2024 imposant un moratoire de six mois sur les chantiers), et prévoit six ans de travaux. Des délais qui ne conviennent pas à la région Normandie.

Mise en service en 2028 ?

Un comité de pilotage – réuni pour la première fois le 30 octobre – et de nouvelles études doivent permettre de déterminer « comment raccourcir ces délais pour une mise en service le plus rapidement possible », a indiqué Jean-Baptiste Gastinne. Les élus normands souhaiteraient sa finalisation en 2028. Les discussions doivent désormais permettre d’aborder les différents paramètres du projet et notamment l’impact envisageable sur la circulation afin d’établir une solution consensuelle d’ici à octobre 2021.

« J’espère que la SNCF nous dira très clairement à l’issue des études qu’une réduction très significative des délais est possible », remarque Hervé Morin. Le « saut de mouton » constituerait une première étape de réalisation de la Ligne nouvelle Paris-Normandie, dont les deux conseils régionaux doivent approuver à la mi-novembre plusieurs avancées.

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