Lignes normandes : le plan de la dernière chance ?

Le Pdg de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, était à Rouen le 22 octobre 2020 pour dévoiler un nouveau plan d’actions visant « à redresser rapidement la qualité du service ferroviaire » sur les lignes normandes. Un nouveau point d’étape est prévu en janvier 2021.

Après un été « calamiteux » vécu par les usagers des lignes normandes, selon les propres mots d’Hervé Morin, président de la région Normandie, l’opérateur historique se devait de réagir. A l’invitation de l’ancien ministre de la Défense, Jean-Pierre Farandou, Pdg de la SNCF, accompagné pour l’occasion de Luc Lallemand, Pdg de SNCF réseau, et de Franck Lacroix, directeur général TER, est venu présenter un plan de bataille destiné à « redresser le niveau de la qualité du service ferroviaire » sur les deux axes principaux que sont Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg.

De gauche à droite : Luc Lallemand, Pdg de SNCF réseau, Hervé Morin, président de la région Normandie, Jean-Pierre Farandou, Pdg de la SNCF, et Franck Lacroix, directeur général TER. © JAS

Pointées du doigt de longue date par les usagers comme les élus locaux, les lignes normandes ont, ces derniers mois, « atteint des sommets en matière de retards », rappelle Hervé Morin. Une situation intenable au vue des engagements financiers conjoints de la Région et de la SNCF (2,2 milliards d’euros), qui se sont notamment traduits par l’achat de nouvelle rames Omneo que le constructeur Bombardier n’est pour l’heure pas capable de livrer dans les temps. Une attitude que le président de Région n’hésite pas à qualifier de « trahison », sachant que sur les 25 rames attendues mi-octobre, seules neuf ont à ce jour été livrées.

Des rames TGV bientôt en exploitation

Sur ce point précis, Jean-Pierre Farandou a dévoilé, outre un renforcement des équipes chargées de la maintenance des matériels existants (50 agents supplémentaires sur les technicentres de Sotteville-lès-Rouen et Clichy), la mise à disposition exceptionnelle – « une première en France » – de trois rames du TGV Atlantique de 500 places, dont la première sera en exploitation dès le 4 novembre prochain. Toujours dans le cadre du nouveau plan d’actions, la SNCF a également décidé de nommer un « coordinateur », Pierre Boutier, qui devra assumer la lourde tâche de s’assurer qu’au sein du groupe ferroviaire, Ile-de-France et Normandie travaillent bien dans le même sens.

« Les lignes normandes n’ont jamais été simples », reconnaît Jean-Pierre Farandou, avec une entrée sur la gare Saint-Lazare qui devient chaque jour plus complexe en raison du trafic francilien. En attendant la réalisation du « saut de mouton » qui interviendra au plus tôt en 2027 et qui doit permettre aux trains normands d’échapper à la congestion parisienne, la SNCF s’engage pour l’heure à mettre en œuvre des mesures qui doivent, d’ici au mois de janvier prochain, porter leurs fruits. Jean-Pierre Farandou promet en tout cas de revenir à Rouen en début d’année prochaine pour dresser l’état de lieux de ce qui aura été accompli.

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