Feu vert pour la modernisation de la centrale à béton du port de Javel-Bas

Cinq ans après avoir décroché son permis de construire, le groupe LafargeHolcim va enfin pouvoir lancer le chantier de modernisation de la centrale à béton du port de Javel-Bas (Paris, 15e arr.). Un projet modifié en profondeur à la suite d’une nouvelle concertation publique entamée en 2020 et qui s’est achevée fin avril. Le cas, emblématique, illustre la problématique de l’acceptabilité de ces installations industrielles en milieu urbain.

Un an après le lancement d’une nouvelle phase de concertation avec les élus d’arrondissement et les associations de riverains, plus rien ne s’oppose désormais au dépôt du permis de construire modificatif qui devrait intervenir avant la fin du mois de juin. Face à la contestation soulevée par le projet initial de modernisation de la centrale à béton du port de Javel-Bas, Ports de Paris et LafargeHolcim avaient initié en juin 2020 une nouvelle concertation publique qui devait permettre de faire évoluer le projet.

Projet de modernisation de la centrale à béton du port de Javel-Bas. © LafargeHolcim

Installée depuis 1964 au pied du pont Mirabeau dans le 15e arrondissement de Paris, la centrale vieillissante devait à l’origine faire peau-neuve pour mieux s’inscrire, notamment, dans le projet de réaménagement du port urbain de Javel engagé par l’autorité portuaire dès 2013.

Un chantier de 18 mois qui pourrait démarrer en fin d’année

Avec désormais comme horizon un démarrage des travaux programmé en fin d’année pour un chantier s’étalant sur 18 mois, le cimentier propose une réduction d’un tiers de la capacité de production de la future centrale (80 km³ contre 120 km³), la diminution du nombre de trémies et de silos afin de réduire l’impact visuel du site, la suppression d’un des deux malaxeurs ainsi que le passage, d’ici à mi-2022, de l’ensemble de la flotte de camions toupie à une motorisation 100 % GNL.

LafargeHolcim et Haropa ont également travaillé pour que les quais soient restitués au public le soir ainsi que les week-ends et globalement en journée en dehors des heures de transbordement.

« L’espace est rare et le partage et la cohabitation sont indispensables »

En résumé, estime le directeur de Ports de Paris Antoine Berbain, « l’intégration des activités industrielles de nos ports est une condition de leur acceptabilité par le public ». A fortiori le long des berges parisiennes : « l’espace est rare et le partage et la cohabitation sont indispensables, souligne la directrice adjointe de l’Apur (Atelier parisien d’urbanisme) Patricia Pelloux. C’est ce qui permet l’acceptabilité de ces activités de logistique des matériaux du BTP ».

Les quais de la future centrale seront restitués au public hors période d’activité. © LafargeHolcim

Dans une étude publiée en début d’année, l’agence d’urbanisme recensait une soixantaine de centrales à béton en région parisienne dont 33 installées en bord à voie d’eau. Des installations qu’il est important « de maintenir en cœur de métropole avec des efforts d’insertion paysagère, architecturale, environnementale mais aussi de partage d’usage, ce qui est de plus en plus le cas », rappelle Patricia Pelloux. Pour la période 2020-2024 l’Apur recense 36 millions de m² à construire sur le territoire de la métropole du Grand Paris.

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