Centre de congrès de Rouen : un « geste architectural » dans les quartiers ouest

La métropole de Rouen a dévoilé mardi 7 octobre le nom du lauréat du concours d’architectes pour la conception du futur centre de congrès qui doit s’installer dans le quartier des docks rive droite : il s’agit de l’agence danoise Big dont le projet « La Voile » a été retenu parmi un trio prestigieux de candidats internationaux.

Entre l’italien Renzo Piano, l’agence londonienne Zaha Hadid ou le danois Big, les jeux ont été serrés. C’est le président de la métropole de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, qui l’a confirmé lors de la présentation du lauréat mardi 7 octobre. L’agence Bjarke Ingels Group l’a donc emporté en présentant un projet audacieux inspiré de l’univers maritime et de la voile comme l’a souligné l’un des associés de l’agence, Jakob Sand : « c’est toujours le lieu qui définit le projet », en l’occurrence « la proximité avec la Seine » qui a été déterminante dans la conception de ce projet dénommé « La Voile ». Un bâtiment de 11 670 m² bordé de 6 000 m² d’espaces extérieurs qui proposera notamment une salle pouvant accueillir jusqu’à 1 500 personnes, un hall d’exposition de 3 000 m² ainsi qu’un espace de restauration modulable en premier étage avec vue panoramique sur la Seine.

Vue du futur centre des congrès de Rouen depuis les marches du Kindarena. © AT chain

Vue nocturne de « La Voile » réalisée par l’agence danoise Big. © AT chain

« Quelque chose d’assez iconique »

Afin de se démarquer, l’agence Big a réalisé un geste architectural qui distinguera la Voile des traditionnelles « boites » que sont généralement les centres de congrès : « on a voulu faire quelque chose d’assez iconique, un lieu ouvert sur l’extérieur et intégré dans l’espace urbain », décrit Jakob Sand. Le bâtiment doté d’une structure en bois qui joue largement avec la transparence, se soulève dans son angle nord-ouest jusqu’à 20 m de hauteur afin de donner une impression générale de légèreté. Les différentes sections de la voile qui épousent les décrochés de la façade est, celle qui donnera accès aux salles, sont dotées de panneaux photovoltaïques destinés à produire jusqu’à 700 MWh par an afin de couvrir une partie des besoins en énergie et en eau chaude d’un bâtiment également chauffé par géothermie.

L’auditorium pourra accueillir jusqu’à 1 500 congressistes. © AT chain

Vue de la façade est et de l’entrée du site. © AT chain

Une demande de plus en plus pressante des acteurs franciliens du secteur

La question d’un nouveau centre de congrès irrigue les discussions rouennaises depuis… la fermeture en 1996 du précédent Palais des congrès de la Place de la cathédrale inauguré en 1976 sous le mandat de Jean Lecanuet et détruit en 2010. L’abandon du projet un temps porté par la Matmut de réaliser une nouvelle infrastructure proche de la gare rive droite – depuis remplacée par un complexe hôtelier – a laissé la ville orpheline en termes de capacité d’accueil pour des événements professionnels. Face à une demande de plus en plus pressante de la part d’acteurs essentiellement franciliens, l’exécutif métropolitain a donc relancé en 2021 une étude de faisabilité qui a fait ressortir une dizaine de sites potentiels. Des sites dont aucun ne présentait les atouts de celui finalement retenu, à la confluence des accès du pont Flaubert rive droite, de la salle du Kindarena et des Docks 76. Un lieu dont la proximité avec la Seine « fait beaucoup de sens », défend Nicolas Mayer-Rossignol, et qui grâce au réseau de transports en commun se veut « proche des monuments et des lieux de convivialité », souligne quant à elle la présidente de Rouen Normandie tourisme & congrès, Christine de Cintré.

Vue du site depuis la presqu’île Rollet rive gauche. © AT chain

Pour le président de la métropole et maire de la ville centre, un tel équipement manquait donc à la palette d’atouts qu’offre le territoire : « un territoire qui change d’échelle, de rayonnement et qui a gagné ces dernières années des habitants, des étudiants et des touristes », revendique l’élu qui confirme un budget de l’ordre de 80 millions d’euros pour réaliser cet équipement ; montant du même ordre que celui que la Matmut prévoyait pour son propre projet de centre des congrès transformé depuis en hôtel, route de Neufchâtel. Côté calendrier, le maire de Rouen se veut prudent et annonce un horizon à 5 ans. Quant aux enseignes actuellement présentes sur le site, comme le magasin Lapeyre, la métropole dit travailler à des solutions « de relocalisation » rive gauche.

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