Municipales : Edouard Philippe confirme son ancrage havrais

Attendue, la candidature d’Edouard Philippe offre à ses opposants un point de cristallisation pour qui saura réunir sous sa bannière les mécontentements de ces derniers mois. Ce qui n’empêche pas le Premier ministre d’espérer une nouvelle élection au premier tour.

L’ombre d’Edouard Philippe aura plané sur le début de campagne des municipales au Havre, bien avant l’officialisation de sa candidature vendredi 31 janvier 2020. Elu au premier tour avec 52 % des voix en 2014, le successeur d’Antoine Rufenacht est aujourd’hui face à une équation bien différente. Premier ministre d’un gouvernement secoué tant par la crise des gilets jaunes que par les manifestations contre la réforme des retraites, il affronte un candidat communiste, Jean-Paul Lecoq, qui compte bien récupérer à son profit toutes les oppositions qui se sont exprimées ces derniers mois contre le gouvernement.

Vue du Havre. © GD

L’ancien maire de Gonfreville l’Orcher veut jouer la carte de l’union de la gauche pour effacer 25 ans de domination de la droite dans ce bastion historique du parti communiste. Une ville où Jean-Luc Mélenchon est arrivé largement en tête au soir du premier tour de l’élection présidentielle de 2017 (29,81 %)… et où le Rassemblement national a raflé la mise lors des européennes de 2019 (22,5 %) ! Le score de la liste EELV d’Alexis Dech, soutenu par le PS Matthieu Brasse, pourrait être déterminant en vue du second tour, si second tour il y a !

Une tête de liste prête à laisser sa place

Car la présence d’Edouard Philippe rebat quelque peu les cartes. S’affichant cette fois encore en tête de liste, le Premier ministre croit en ses chances de rééditer l’exploit de 2014 d’une élection au premier tour de scrutin. Pour cette nouvelle échéance, l’ancien maire annonce la couleur : une fois élu – si tel est le cas – il cédera le fauteuil de maire à Jean-Baptiste Gastinne.

Jean-Baptiste Gastinne

Jean-Baptiste Gastinne. © JGP

Un homme « en qui j’ai toute confiance », ajoute le Premier ministre, qui est devenu maire du Havre en mars 2019 à la suite du départ précipité de l’ancien bras droit déchu d’Edouard Philippe, Luc Lemonnier. Avant, précise-t-il, de jouer à nouveau les premiers rôles dans la ville où il a été élu conseiller municipal pour la première fois en 2001, « le jour où [sa] mission s’achèvera à Matignon ».

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