La concertation pour le projet de Verso energy près de Rouen démarre le 13 janvier

La concertation publique sur le projet Dezir, porté par Verso energy, démarrera lundi 13 janvier pour se clôturer le 15 mars prochain. Verso projette de développer une boucle industrielle entre un site de production de e-SAF à Petit-Couronne près de Rouen et une chaudière biomasse située à Alizay dans le département de l’Eure où sera installée une unité de captage de CO2.

Dévoilé à l’automne dernier par son directeur général Antoine Huard, le projet industriel normand de Verso energy entre dans une nouvelle phase. Une étape de concertation publique placée sous l’égide de la CNDP, la Commission nationale du débat public, va en effet démarrer le 13 janvier prochain. But de l’opération : informer le public et notamment les riverains des contours d’un projet industriel qui va s’articuler autour de la construction près de Rouen et de la mise en service d’une unité de production de carburant de synthèse pour l’aviation, alimentée par du CO2 « biogénique » (carbone contenu dans la biomasse d’origine agricole ou forestière) capté sur le site de la chaudière biomasse d’Alizay (Eure) exploitée par BEA, filiale du groupe thaïlandais Double A, qui a cédé il y a deux ans son unité limitrophe de production de papier au Belge VPK. La concertation concerne également le raccordement par RTE de l’installation à venir de Petit-Couronne à un poste électrique construit pour l’occasion et assurant la liaison avec le réseau électrique via une ligne à haute tension dont le tracé reste à définir. Au total, le projet va nécessiter un investissement de l’ordre de 1,3 milliard d’euros pour une mise en service à horizon 2029.

Aymeric Cotrel (RTE), Antoine Huard (Verso energy), Bernard Leroy (CA Seine-Eure) et Joël Bigot (maire de Petit-Couronne) lors de la présentation de la phase de concertation. © Verso energy

A travers l’édification de cette boucle industrielle, Verso energy prévoit d’utiliser quelque 350 000 t de CO2 annuelles captées chez BEA afin de produire 81 000 t de carburant de synthèse. Ce qui reviendrait, selon les chiffres avancés par l’Ademe, à éviter que 5 millions de tonnes de CO2 ne soient rejetées dans l’atmosphère chaque année pendant les 25 ans prévus d’exploitation du projet. Verso energy avait annoncé il y a quelques mois sa volonté de s’orienter vers la production de e-SAF (electro-sustainable aviation fuel) en misant sur le marché des carburants de synthèse à destination des compagnies aériennes. L’entreprise dirigée par Antoine Huard avait confirmé en janvier dernier la conclusion d’un accord avec l’exploitant de pipeline Trapil dont le réseau alimente les aéroports parisiens depuis la Normandie.

Plusieurs réunions de concertation sont d’ores et déjà programmées dans les communes concernées et un site dédié permettra de recueillir, à compter du 15 janvier prochain, les contributions volontaires. Le bilan de la concertation ainsi que les réponses des maitres d’ouvrage seront rendues publiques dans les mois à venir.

Sur le même sujet

Top