La Communauté portuaire de Paris planche sur la mutation des motorisations

Un groupe pilote mis en place par la Communauté portuaire de Paris doit présenter le 27 octobre 2020 les conclusions d’une étude en cours sur la transition énergétique des bateaux empruntant la voie fluviale. Un exercice nécessaire pour mieux cerner les besoins et identifier les freins d’une mutation qui s’amorce.

Les résultats ne sont pas définitifs mais, déjà, le ciel s’éclaircit sur la mission confiée au groupe pilote par la Communauté portuaire de Paris. Engagée dans le cadre du CPIER de la Vallée de la Seine et adoubée par le délégué interministériel François Philizot, la démarche vise à accélérer la transition énergétique des bateaux naviguant sur la Seine. Des bateaux qui utilisent aujourd’hui essentiellement des carburants fossiles et qui, demain, devront adapter leurs motorisations pour limiter leur impact environnemental.

Adaptation des motorisations existantes ou construction de bateaux neufs ?

L’étude, soutenue par la région Ile-de-France, VNF et Haropa-Ports de Paris, concerne dans son ensemble une flotte de 12 bateaux qui représentent les différents usages que l’on observe sur la Seine : les bateaux de moins de 12 passagers, bateaux de promenades, de restauration, de réception, ainsi que les automoteurs et bateaux de travail (pousseurs de manœuvres, etc.). « Actuellement la restitution porte sur 7 bateaux », explique Olivier Jamey, président de la Communauté portuaire de Paris (CCP). Des bateaux pour lesquels, en fonctions de leurs différents usages et des technologies de motorisation dont ils disposent, le groupe de travail a mis dans la balance la possibilité d’une adaptation de l’existant ou la nécessité de construire de nouvelles unités.

Groupe pilote de la Communauté portuaire de Paris qui a travaillé sur l’évolution des motorisations des bateaux fluviaux. © CPP

« On vise la neutralité économique sur dix ans, c’est globalement envisageable mais cela dépend essentiellement des types de bateaux et des usages. Un moteur thermique engendre des coûts d’entretien et de carburant qu’il faut mettre en rapport avec le montant de l’investissement pour une mutation vers une motorisation électrique, par exemple, sachant que le coût d’exploitation sera par la suite plus faible, résume Olivier Jamey. On sait par exemple que pour un bateau de réception qui navigue très peu, le coût de l’investissement pour passer à l’électrique sera difficile à amortir. »

« Nous sommes dans une démarche systémique »

Initié en début d’année, le projet s’inscrit désormais dans un contexte économique difficile pour des entreprises « dont la capacité d’investissement est réduite à néant », déplore le président de la CCP. D’où des discussions en cours avec la Caisse des dépôts, très en pointe sur la question du financement de la transition écologique.Quoi qu’il en soit, les acteurs concernés restent mobilisés : « Nous sommes dans une démarche systémique, le sujet ne peut être traité que de manière globale. On ne passera pas du jour au lendemain à une flotte de bateaux neufs, d’où la nécessité de travailler la question de la faisabilité d’une remotorisation de l’existant ».

Plus globalement, explique le représentant des portuaires parisiens, si la motorisation électrique semble s’imposer comme une solution d’avenir, rien n’est encore tranché sur la source d’énergie qui sera retenue pour la faire fonctionner : batteries, groupes électrogènes, pile à combustible à l’hydrogène… « Tout cela reste flexible » !

Sur le même sujet

Top