L’Observatoire du bureau et de l’activité en Normandie (Oban) a publié mi-octobre son bilan du 1er semestre 2025 s’agissant du territoire de la métropole de Rouen. Avec des tendances persistantes et une « offre future » qui se reconstitue.
Le parc tertiaire rouennais compte en 2025 un peu plus de 1,2 million de mètres carrés avec un quartier d’affaires, Saint-Sever, qui concentre à lui seul 22 % du total, soit 275 000 m². Cet ensemble est constitué à 54 % d’immeubles de type « bureaux de centre-ville », à 39 % d’immeubles de type « bureaux parc » et à 7 % d’immeubles qualifiés de « diffus », souligne l’Observatoire du bureau et de l’activité en Normandie (Oban) qui publie un bilan de l’activité du secteur sur le premier semestre 2025.

L’immeuble Marco Polo accueillera d’ici à 2027 les locaux d’une école de formation ainsi que des bureaux destinés à la location. © JAS
Des mètres carrés « libérés » par des opérateurs de poids
Sur la première moitié de l’année, constate Camille Deschères, délégué général de l’Oban, l’offre a certes augmenté, mais de manière « artificielle » en lien avec l’installation de la direction régionale de GRDF dans son nouveau siège de la Plaine de la ronce (Isneauville) qui a mécaniquement libéré 4 000 m² à Rouen, ou encore celle de Linkcity dans l’immeuble l’Eveil de Flaubert dans le quartier éponyme en rive gauche de la ville, qui a libéré pour sa part les 8 000 m² de son siège historique de la rue Saint-Eloi, le Marco Polo. Situé entre le quai du Havre et la place du Vieux marché, l’immeuble inoccupé depuis 2023 a d’ailleurs trouvé preneur il y a quelques semaines à peine avec un projet piloté par la CCI Rouen Normandie qui prévoit, à horizon 2027, l’installation d’une école de formation dans le domaine industriel.

Le quartier d’affaires Saint-Sever concentre 22 % du parc tertiaire rouennais. © JAS
S’agissant des stocks, l’Observatoire relève que près de 20 000 m² sont jugés « obsolètes » sur un total de 94 266 m² disponibles. Des bâtiments globalement situés dans le quartier d’affaires Saint-Sever et à propos desquels la métropole de Rouen et son bras armé Rouen Normandie aménagement travaillent à des solutions pérennes de réhabilitation, voire de restructuration de ces bâtiments aujourd’hui considérés comme des passoires thermiques. « La principale difficulté dans ce quartier étant que beaucoup d’immeubles sont en copropriété et qu’il est difficile de mettre tout le monde d’accord sur des opérations de rénovation d’une telle ampleur », explique Camille Deschères. Au final, « le stock n’évolue pas réellement » mais l’enjeu demeure : conserver la vocation tertiaire et la polarité du quartier « afin d’éviter l’émiettement ».
Une « offre future » qui remplume les stocks disponibles
Quant à l’offre future, le délégué général d’Oban reconnait que ses craintes de pénurie ne se sont pas réalisées : « Nous avions identifié il y a un an ce risque sur les surfaces neuves immédiatement disponibles dans un contexte peu favorable à l’investissement et aux programmes en blanc ». Au final, des livraisons récentes ou à venir ont changé la donne, comme celle de l’Arche dans la zone d’activité de la Vatine (Mont-Saint-Aignan), celle de l’ancien immeuble abritant la banque LCL quai Aristide Briand, à deux pas de la place Saint-Paul ou encore le projet Station R développé par Cap Horn sur la Plaine de la ronce avec ses 2 000 m² de bureaux et dont le chantier doit démarrer prochainement. Camille Deschères cite également volontiers le projet porté à Bois-Guillaume par la Caisse d’épargne Normandie et Pierre de Seine route de Neufchâtel (1 900 m²) ainsi que les mètres carrés encore disponibles du côté de l’Ecole Buissonnière, le site réhabilité par la Matmut et qui abrite des espaces de bureaux ainsi qu’un hôtel 4 étoiles exploité par le groupe Hyatt.
Alors, même si le marché semble peu soutenu en 2025, l’expert immobilier rappelle « qu’il est toujours préférable de disposer de surfaces supérieures à 1 000 m² immédiatement disponibles lorsque la demande repartira ».