Hervé Morin s’est rendu, le 3 décembre 2020, sur le site de l’usine PSA de Cormelles-le-Royal (Calvados) afin de constater les transformations réalisées depuis trois ans, avec l’aide de la Région.
Alors que la crise sanitaire a mis en lumière la désindustrialisation de la France, la Vallée de la Seine compte encore plus de 500 000 salariés dans le secteur industriel, notamment dans l’automobile. Le site PSA de Cormelles-le-Royal, commune limitrophe de Caen (Calvados), emploie 1 200 personnes pour la conception et la production des liaisons au sol et des transmissions équipant les véhicules du groupe, notamment les hybrides et électriques. Il a engagé, depuis 2018, une transformation visant à répondre aux différents enjeux actuels de compétitivité et de transition énergétique.
Quatre ans après sa précédente visite sur le site, le président de la région Normandie est venu constater les évolutions réalisées avec l’aide de la collectivité : plus de 3,89 millions d’euros au total ont été versés au titre du dispositif Impulsion innovation. Stéphane Castets, directeur de l’usine, lui a présenté la « considérable optimisation » opérée, avec notamment une réduction de 70 % de la surface occupée.
Robots et véhicules autonomes
Durant les trois dernières années, le site s’est recentré sur la production de certaines pièces pour se positionner en leader mondial sur le coût des transmissions et leader européen sur les berceaux (pièce qui assure l’interface entre la caisse et la liaison au sol). Hervé Morin a pu découvrir la modernisation de l’usine avec la mise en place de nouvelles lignes de production et l’équipement en robots pour certaines tâches.
Des véhicules autonomes – 75 à 80 d’ici à un an et demi – vont aussi être déployés afin d’assurer le convoyage des pièces inter-ateliers. Un investissement qui permettra de « faire évoluer les postes vers des tâches à plus forte valeur ajoutée », a souligné Stéphane Castets, en réponse à la question du président de Région sur l’impact sur l’emploi d’une telle démarche. Des robots collaboratifs « pour accroître l’ergonomie des postes en fabrication » et un système de gestion numérique des processus industriels doivent aussi y être installés.
100 recrutements
Cette modernisation a permis de décrocher de nouveaux marchés et conduit à l’embauche de 100 personnes en trois ans. En parallèle, la montée en compétence ou la reconversion des salariés a été assurée avec 150 000 heures de formation sur cette période.
L’usine s’inscrit aussi dans la stratégie « green factory » du groupe PSA, afin d’assurer sa transition énergétique. L’objectif est à la fois de réduire les émissions de CO2, de recourir aux énergies renouvelables, de réduire et de recycler les déchets ou de consommer moins d’eau. Hervé Morin a rappelé à cette occasion l’ambition de la Normandie de devenir une « grande région » en matière d’hydrogène, une énergie encore seulement en phase expérimentale chez PSA.
Alors que d’autres industries souffrent durement de la crise, l’élu s’est réjoui de voir un projet « porteur d’avenir et d’optimisme ». « Il faut que vous nous aidiez à porter l’industrie et à la faire connaître en Normandie », a-t-il demandé aux équipes de l’usine de Cormelles à l’issue de la visite.
Hervé Morin a présenté, le 26 novembre, les dispositifs d’urgence mis en place par la Région en faveur des commerçants et des artisans touchés par le reconfinement. Impulsion résistance Normandie, en lien avec les EPCI, est une subvention forfaitaire en fonction du nombre de salariés (0 à 4) et portant prioritairement sur les secteurs du tourisme, de la culture, du sport et de l’événementiel. Les Normandie prêts participatifs (de 15 000 à 500 000 euros) permettent aux TPE et PME normandes de tous secteurs d’activité « d’alléger la pression financière et d’assainir leur bilan ». La Région peut aussi avancer les loyers des TPE.