L’alliance des ports du Havre, de Rouen et de Paris a communiqué, le 30 janvier 2020, les chiffres du trafic pour 2019, qui baisse côté maritime alors que l’année a été exceptionnelle pour le fluvial.

« L’activité portuaire fluviale n’avait pas atteint un tel niveau depuis 1992 », souligne Haropa dans sa présentation des chiffres des trafics de l’an passé. Les filières vrac et conteneur ont ainsi progressé de 13 % et s’établissent en Ile-de France à plus de 25 millions de tonnes. « Cette performance est portée par l’ensemble des segments de trafics matérialisant une très bonne dynamique de report modal en faveur de la voie d’eau », note le GIE. En effet, les conteneurs maritimes progressent de 19 %, la logistique de distribution urbaine du dernier kilomètre de 43 % et le transport de déchets de 12,5 %.

« Ces résultats très positifs démontrent la capacité de Haropa à catalyser des solutions logistiques multimodales plus propres et efficaces qui trouvent leur point d’atterrissage sur nos terminaux franciliens », estime Sébastien Hennick, directeur général par intérim de Haropa-Ports de Paris.

Les vracs énergétiques en chute

Avec plus de 25 millions des tonnes manutentionnées en Ile-de-France, cette partie de l’activité est bien moins importante que celle du trafic maritime qui a représenté 90 millions de tonnes en 2019. Un chiffre qui marque une baisse de 5 % « imputable aux vracs énergétiques solides et liquides » pour plus de 80 %, observe Haropa. La diminution du transport des énergies carbonées (pétrole brut et charbon) provient des arrêts techniques des différentes raffineries de la Vallée de la Seine et à celui, définitif, de la centrale thermique du Havre.

Le trafic maritime a représenté 90 millions de tonnes en 2019 en baisse de 5 %. © Haropa

A cela s’ajoute le mouvement social lié à la réforme des retraites qui a ralenti l’activité à la fin de l’année. Avec un total de 2,9 millions d’EVP (équivalent 20 pieds, la taille d’un conteneur), les trafics maritimes de conteneurs enregistrent un infléchissement de 3,5 % sur 2019. Les grèves ont conduit à l’annulation de 52 escales de porte-conteneurs et une perte de trafic de 866 000 tonnes (environ 50 000 EVP) qui « comptent pour environ 18 % dans la baisse de notre trafic maritime global », signalent les trois ports. L’autre facteur est le recul du transbordement (- 72 000 EVP en baisse de 9,5 %).

Le GIE avance tout de même quelques motifs de satisfaction s’agissant du trafic conteneurs avec la « bonne tenue » des conteneurs pleins hinterland, la progression des modes massifiés dans les pré-post acheminements ainsi que les bons résultats du terminal multimodal du Havre (+ 18 % avec 148 000 EVP) et de celui de Gennevilliers (+ 13 %).

Les exportations de céréales performantes

Du côté du vrac solide, les exportations de céréales ont affiché une forte croissance avec la 2e meilleure performance de ces 20 dernières années (+ 9,3 % à 8,3 millions des tonnes). L’approfondissement du chenal du port de Rouen, qui a permis d’accueillir des navires de très forts tirants d’eau, a participé à ce bon résultat. Record aussi pour BTP à Ports de Paris avec + 39 % sur la filière ciment/clinker, en raison des nombreux travaux en Ile-de-France.

Les exportations de céréales ont affiché une forte croissance avec la 2e meilleure performance de ces 20 dernières années. © Haropa Port de Rouen

Enfin, Haropa rapporte un ralentissement (- 5,4 %) sur le roulier qui est « lié au taux d’occupation des surfaces de stockage de véhicules qui atteint 100 %, couplé à un changement de business model des opérateurs », qui effectuent de plus en plus de travaux de finalisation/customisation sur les véhicules et doivent, de ce fait, absorber une durée de stockage moyenne plus longue. En conséquence, le port du Havre réorganise l’occupation des surfaces afin de gagner 7 000 places de stockage et entreprend, à l’est du terminal roulier, des travaux d’extension (20 ha) qui permettront de disposer de 10 000 emplacements supplémentaires.