Les CCI souhaitent la construction d’une gouvernance économico-portuaire

Dans une prise de position, les CCI Paris Ile-de-France et Normandie, avec l’association consulaire Paris Seine Normandie, font part de leurs préconisations concernant la fusion des ports, afin « d’améliorer la compétitivité » de l’Axe Seine.

Catherine Rivoallon, présidente d’Haropa, poursuit sa mission de préfiguration du nouvel ensemble unique, en continuant notamment à recueillir les avis des acteurs économiques. Les chambres de commerce et d’industrie (CCI) franciliennes et normandes ont mis en ligne le 23 juillet 2020 leur contribution qui rappelle que la préfiguratrice préconise un « changement radical dans la vision commerciale », avec l’objectif « de faire évoluer le modèle organisationnel, orienté sur les infrastructures et cloisonné dans les limites des autorités portuaires, vers un modèle pleinement intégré qui puisse répondre à une logique client ».

Michel Valache, rapporteur de la prise de position des CCI sur la fusion des ports de l’Axe Seine. © F. Daburon/CCI Paris IDF

« Cette fusion doit avant tout traiter le déficit de compétitivité de l’Axe Seine par une meilleure captation des marchés sur l’ensemble du corridor fluvial et de son hinterland », confirme Michel Valache, rapporteur de la prise de position et président de Paris Seine Normandie. Une ambition qui se traduit notamment par la nécessité de « valoriser l’offre commerciale », estiment les CCI qui approuvent ainsi la volonté de Catherine Rivoallon de mettre en place « un guichet unique à destination des clients-utilisateurs afin de proposer des solutions d’axe de bout en bout de la Seine ».

« Approche business »

« L’émergence d’un nouveau paradigme commercial portuaire, visant une approche business orientée sur les besoins des entreprises, est fortement attendue », indiquent-elles en effet. Dans ce cadre, elles préconisent également de reconfigurer les mécanismes d’aides à la transition énergétique, afin notamment de permettre l’amorce de renouvellement des flottes.

Le futur établissement devrait, selon les CCI, intégrer certains ports indépendants de la partie ouest de la Seine Aval. © Eric Houri/CMA

La deuxième série de propositions de la prise position vise à « tirer les investissements vers la croissance ». « La multiplicité des autorités compétentes dans le bassin de la Seine risque de nuire à la bonne coordination et à la rapidité d’exécution de la maintenance », notent les chambres consulaires qui recommandent par exemple que VNF Bassin de la Seine délègue certaines de ses missions à Haropa. Celles-ci souhaitent aussi que soient étudiée la mise en place, par l’ensemble issu de la fusion, d’un opérateur ferroviaire portuaire afin de ne pas limiter son intervention en matière de logistique à la voie d’eau. Le futur établissement devrait aussi, selon les CCI, intégrer certains ports indépendants de la partie ouest de la Seine Aval afin de couvrir l’ensemble du corridor de l’Axe Seine.

Une gouvernance économico-portuaire

Enfin, celles-ci recommandent de « construire une gouvernance économico-portuaire ». Considérant que Haropa « devra préserver les spécificités d’activités propres à chaque bassin portuaire », « une juste représentation des acteurs économiques » serait nécessaire afin de garantir la préservation de « l’ADN et la spécificité des économies des ports préexistants ». Ces acteurs devront donc siéger « au cœur des organes de gouvernance : dans la structure de tête (siège social) comme dans les territoires portuaires. »

Les chambres consulaires franciliennes et normandes demandent enfin le maintien de la Délégation interministérielle au développement de la Vallée de Seine qui a permis « la création de nombreux projets économiques, le soutien des structures associatives et économiques locales ainsi que l’assistance nécessaire auprès des intercommunalités riveraines ».

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